L'histoire du jeu de société 2/2

Mis à jour le 07/12/2023

Après cette attente insoutenable, nous sommes de retour avec notre machine à remonter le temps, pour soulager votre curiosité… Où est-ce qu’on en était déjà ? Ah oui, l’histoire du jeu de société au Moyen Âge !

Chevaliers, éléphants et premiers jeux de stratégie

Tournons une page de l’Histoire : nous voici désormais au Moyen Âge, en Asie. Amateurs d’échecs, ça va être votre moment ! Au VIe siècle, en Inde, est inventé le Chaturanga, un jeu de stratégie considéré comme l’ancêtre le plus lointain du jeu d’échecs. Mais oubliez le Roi, la Reine et le Fou : il s’agit ici de l’infanterie, de la cavalerie, des chars et des… éléphants ! Ce qui n’est en réalité pas si anodin puisqu’il s’agissait de la composition des armées indiennes de l’époque. Déjà, le Chaturanga se jouait sur un plateau de 8×8 cases et avec 16 pièces. On vous passe les (très) nombreuses étapes d’évolution du jeu qui n’aboutiront qu’en 1475 aux échecs que l’on connaît aujourd’hui.

La civilisation chinoise participe également activement à l’évolution des jeux de société. Nous lui devons plusieurs grands noms du milieu, à commencer par les dominos vers 1120. Bien que cette origine soit discutée, il ne fait nul doute que ces petits dés transformés en tuiles plates rencontrent un franc succès et se répandent très rapidement dans le monde entier.

On ne doute pas que vous avez déjà entendu parlé du go ? C’est aussi en Chine qu’il voit plus ou moins le jour. Bon, pour celui-là permettez-nous de tricher un peu : il nous faudrait au moins 3 articles pour parler des dynasties chinoises ! Alors on va aller à l’essentiel. Certes le go a des origines bien antérieures au Moyen Âge. Mais si l’on ne considère que sa forme actuelle, on peut dire que celle-ci est apparu vers le XVème siècle. Vous avez bien lu : « sa forme actuelle ». Le go a plus de 5000 ans et pas une ride, puisqu’il est encore très populaire aujourd’hui.

Enfin, nous pouvons aussi remercier les Chinois pour une 3ème invention majeure de l’histoire du jeu de société. C’est également en Chine que les premiers balbutiements de l’imprimerie ont lieu, ou du moins des premières techniques de production à grande échelle, et qui permettront donc l’invention des cartes à jouer, vers 1370. Ce type de fabrication permet alors la diffusion et l’acheminement des cartes par la Route de la Soie, notamment vers l’Europe. Ce phénomène sera bien entendu renforcé par l’invention de l’imprimerie moins d’un siècle plus tard, une étape historique pour l’humanité et, à plus petite échelle, pour l’évolution des jeux de société.

Vous remarquerez qu’après une tendance ludiste liée au hasard à l’Antiquité, ce sont surtout des jeux de stratégie qui apparaissent durant le Moyen Âge. Cela est sans doute lié au fait qu’à cette période, ce n’est pas les guerres qui manquaient et qu’il valait donc mieux être fin stratège pour s’en sortir.

Pour autant, toutes ces avancées ludiques n’étaient étrangement pas du goût de tous : Charles V, Edouard III, on parle de vous là ! En effet, les rois de France et d’Angleterre ne voyaient pas du tout d’un bon œil l’oisiveté de leurs sujets et décidèrent donc d’interdire la pratique de tous les jeux au sein de leurs royaumes. Tout ce qui semblait importer aux rois, c’était que leur nation soit puissante sur le plan militaire. Dommage qu’ils n’aient pas compris que faire la guerre requiert autant de matière grise que de bras.

Le gameboom : an 0 du ludiste moderne

On fait un grand bond dans l’Histoire, mais ne vous inquiétez pas ça en vaut le coup. Nous voici désormais au XIXe siècle et la révolution industrielle bat son plein, bénéficiant à tous les domaines d’activité… dont les jeux de société, évidemment (on est là pour ça en même temps). Après l’imprimerie qui avait permis d’imprimer en grande quantité, la mécanisation de la production va permettre de fabriquer et de distribuer toujours de plus grandes quantités ! L’Homme fait plus mais il fait aussi mieux : le matériel est plus solide et qualitatif, l’emballage est amélioré et l’aspect esthétique est de plus en plus soigné. Un nouvel objectif apparait : maximiser l’immersion dans le jeu, le rendre toujours plus réaliste pour créer une parenthèse dans la vie des joueurs.

L’association de ce phénomène et de l’apparition des brevets de propriété intellectuelle va faire du jeu de société un réel business. Ravensburger, Schmidt, Parker Bro… ça vous dit quelque chose ? Plusieurs maisons d’édition voient le jour : elles vont être les principaux acteurs du « gameboom » du XXème siècle.

On ne va pas refaire l’histoire des classiques, Monopoly, Diplomatie, Risk… Mais vous remarquerez encore une fois que les thèmes de ces pointures du jeu de société correspondent bien souvent à l’actualité. Le Monopoly a pour but d’éduquer les joueurs sur le capitalisme et de critiquer ce système économique dans un contexte de crise (krach boursier de Wall Street, c’était pas la joie en 1929 souvenez-vous), Risk et Diplomatie partagent les thématiques de la politique, la négociation et la stratégie et apparaissent étrangement en pleine Guerre Froide… L’histoire du jeu de société serait-il le miroir de l’histoire des civilisations ?

Une histoire qui continue

En ce qui concerne les tendances d’aujourd’hui, il est assez compliqué de tirer des conclusions sans un certain recul. Mais si on devait quand même essayer, on pourrait tout résumer en un seul mot : diversité. Nous sommes de plus en plus nombreux dans la communauté ludiste, et pas étonnant que les mécaniques de jeux soient de plus en plus nombreuses : jeux d’ambiance, de coopération, de deck-building et d’escape ont notamment le vent en poupe. De nombreux jeux se distinguent et laisseront sans nul doute leur marque dans l’histoire du jeu de société, même si nous n’avons pas la place de tous les citer ici.

De plus, depuis les années 2000, la montée en puissance d’Internet a indéniablement influencé le monde des jeux de société. On peut notamment citer l’apparition de nouveaux acteurs du marché, comme les plateformes de financements participatifs qui tiennent aujourd’hui un rôle fondamental dans la diversification de l’offre (si cela vous intéresse, nous avons abordé ce sujet dans un autre article). L’arrivée et le développement massif des réseaux sociaux ont également contribué à créer une nouvelle manière de communiquer sur les produits.

Le jeu de société a longtemps ignoré la digitalisation contemporaine, mais les dernières années ont vu l’introduction de nouveaux concepts de jeu de société faisant appel au numérique. Nous savons à quel point nous, les ludistes, sommes attachés à l’authenticité et aux traditions de nos jeux favoris, c’est pourquoi nous pensons que l’innovation dans ce domaine doit être introduite de manière à conserver ces valeurs tout en enrichissant l’expérience de jeu. C’est ce que nous vous proposons avec OLEM : des jeux de société modernes, innovants et avant-gardistes qui n’oublient pas pour autant l’héritage du jeu de société.